Introduction

Oiseaux des Hautes-Fagnes.  Histoire et géographie des oiseaux nicheurs (Edition Eole, 2004; 496 Pages – Format A5 – 25 euros ; auteur : Maxime Metzmacher)

Bon de commande du livre

Depuis plus d’un siècle, certains sites naturels ou semi-naturels focalisent l’attention des artistes, des scientifiques et des simples promeneurs. Le plateau de Hautes-Fagnes est un de ceux-là (Quenon et al. 1994). L’abondante littérature, qui lui est consacrée, en témoigne (Streel 2002). Mais cet intérêt est inégal : sa flore et sa végétation, plus directement observables, sont aussi beaucoup mieux connues que sa faune. Les oiseaux n’ont toutefois pas été ignorés car, en 1971, Fontaine avait déjà enrichi l’ornithologie fagnarde d’une première esquisse de l’avifaune nicheuse. En réponse à l’abandon de certaines pratiques agro-pastorales, il soulignait l’évolution sensible du couvert végétal, et son influence probable sur la distribution et l’abondance de certaines espèces d’oiseaux. Depuis, le tourisme s’est développé en Haute-Ardenne – proche d’importants centres urbains – et a accru sa pression sur les milieux, en principe protégés, comme la Réserve naturelle domaniale des Hautes-Fagnes.

À la fin des années 1980, face à ces diverses mutations, la Région wallonne charge la Station scientifique des Hautes-Fagnes d’élaborer un plan de gestion de cette réserve, noyau et fleuron du parc naturel Hautes-Fagnes – Eifel.  Dans ce but, cette station rassemble et synthétise les informations scientifiques disponibles, dresse ou complète les cartes de végétation. Bref, pour remplir sa mission, elle explore tout à la fois le terrain, la littérature et 64 ans de ses archives. Des bénévoles et plusieurs associations naturalistes viendront aussi épauler ses efforts. Parmi ceux-ci, un groupe d’ornithologues amateurs, coordonné par l’asbl Etudes et Environnement, entreprend de cartographier les oiseaux nicheurs du Haut-Plateau et d’évaluer les prévisions de Fontaine. Début des années 1990, aux termes de cette enquête, l’association produit un rapport à diffusion confidentielle. Il faudra attendre 2003 pour trouver les moyens de l’éditer.

Comme un atlas ne constitue pas « une fin en soi, mais le moyen d’en connaître davantage » (Blondel et Huc 1978), le projet initial est modifié : l’ouvrage se double d’un essai consacré à quelques facteurs susceptibles d’influencer la dynamique des populations d’oiseaux nicheurs, tant dans l’espace que dans le temps. Cet essai se veut, à partir de l’étude de cas, une introduction à ce vaste et complexe sujet.

Public visé

Ce livre ne s’adresse pas qu’aux ornithologues et aux gestionnaires de la Réserve naturelle domaniale, mais à tout naturaliste désireux de mieux comprendre, à travers l’exemple de ses oiseaux nicheurs, la diversité des relations entre l’avifaune et son environnement physique et biologique.

En évitant, autant que possible, le jargon et les développements statistiques,
l’auteur espère transmettre de façon simple, mais précise, des informations dispersées dans une littérature spécialisée, parfois peu accessible. Dans la deuxième partie de l’ouvrage, certains chapitres demanderont néanmoins un petit effort de la part du lecteur non scientifique.

Description de l’ouvrage

Cet ouvrage s’articule en trois parties.

La première partie, ou sa partie « atlas des oiseaux nicheurs en Hautes-Fagnes », comporte trois chapitres :
– le premier plante le décor de la zone d’étude et esquisse, à grands traits, son évolution historique;
– le deuxième décrit les méthodes utilisées pour cartographier les oiseaux nicheurs;
– le troisième présente les cartes et analyse la situation de chaque espèce.

La deuxième partie est l’essai évoqué plus haut, relatif à certains facteurs  qui influencent la répartition et l’abondance les populations d’oiseaux. Elle se compose de cinq chapitres :

– le quatrième (soit le premier de cette partie) aborde les rapports avifaune-milieu, en comparant les avifaunes de divers milieux, et discute de la sélection de l’habitat chez les passereaux;
– le cinquième considère les effets de la météo et des fluctuations climatiques sur la dynamique des populations d’oiseaux, et d’un effet de serre possible sur l’originalité de l’avifaune en Haute-Ardenne;
– le sixième, très court, donne un aperçu de certaines perturbations physiques ou biologiques de l’habitat;
– les deux suivants abordent deux types d’interactions interspécifiques; le septième présente la prédation et en montre les effets sur les individus, puis sur les populations; le huitième fait de même pour le parasitisme, une discipline en plein renouveau. Au passage, il souligne aussi l’intérêt potentiel des Hautes-Fagnes et de ses vastes zones humides à l’égard des parasites, et de leur étude.

La troisième partie, enfin, aborde la sauvegarde des espèces d’oiseaux et de leurs habitats. Elle propose, dans ce but et dans un dernier chapitre, des jalons – et quelques-unes des questions qu’ils soulèvent – en vue de la sauvegarde des populations d’oiseaux du Haut-Plateau.